Oxygène Portatif

PROJECT DETAILS

Collection de deuxième année

MANIFESTO

Premier quart du XXIème siècle, l’être humain et ce qu’il porte peuvent devenir des terrains fertiles.

Après que celui-ci se soit servi de toutes les ressources qui l’entourait, il peut devenir à son tour la ressource, le terrain fertile ou le porteur est acteur du développement d’une flore particulière. Celui qui a puisé, épuisé pourrait alors changer et les choses et faire partie d’un écosystème symbiotique. Pour rappel, la symbiose : (du grec σύν / sýn, « avec, ensemble » et du nom βίος / bíos, « vie ») est une association intime, durable entre deux organismes hétéro-spécifiques.

Je viens aborder la thématique “surface évolutive” en m’intéressant et en questionnant une interaction basée sur des échanges entre une flore endémique et l’être humain et notamment les échanges de l’ordre d’une symbiose. De ce fait je viens parler et instaurer une philosophie de vie qui vient à l’encontre de notre société actuelle où la surconsommation poussée par la mondialisation et la présence, l’utilisation d’internet et de temps ultra-rapides dans nos vies a atteint son paroxysme. L’humain ne veut plus, ne sait plus attendre !

La question du rapport au temps n’est pas une question nouvelle. Le rapport au temps est intrinsèquement lié à l’histoire des sociétés humaines. Que ce soit les sociétés traditionnelles ou paysannes, elles étaient majoritairement structurées selon les cycles de la nature (saisons, intempérie, situation géologique).

C’est dans ce contexte et, plus globalement, face à la prise de conscience des effets sociaux et écologiques de l’accélération (du développement du capitalisme et de la marchandisation des rapports sociaux) que sont apparus les mouvements revendiquant des formes de décélération, à l’image de ceux qui se réclament du « Slow ». (extrait de: Le mouvement Slow Food contretemps de l’accélération temporelle ? Estelle DELEAGE, Ecologie & politique n° 48/2014).

Le mouvement “slow” qui prône une transition culturelle vers le ralentissement de notre rythme de vie, l’adoucissement des pressions modernes et l’appréciation des choses simples, est une des idéologies irriguant mon appropriation pour déconstruire l’impatience actuelle.

Mon approche se base sur des principes de retour à une vie plus simple avec une meilleure prise de conscience du temps, des besoins, d’une interaction entre l’humain et les écosystèmes qui l’entoure et dont il dépend. Dans cette approche, je vise ainsi à rendre l’humain plus autonome, à tendre vers une autarcie de celui-ci.

Tout comme l’être humain cultive la terre pour se nourrir (besoin vital et essentiel), je souhaite que l’être humain cultive son vêtement (s’habiller est un autre besoin essentiel en rapport à la protection).

DATES

Septembre 2024 / Février 2025

TECHNIQUES

Coutures / Semis / feutrage / Non-tissé

MATERIAUX

Cheveux / Micro-Pousses / Laine Grivette

arduino
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corps
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Premier Temps

Une Vie, Un Vêtement

Du fait que ce projet soit un concept partagé, il faut que le porteur de son jardin puisse choisir de “construire” son vêtement comme il le souhaite. À travers “Une vie, un vêtement”, je viens exploiter les principes de modularité et d’autoconstruction en m’appuyant sur l’idée d’un vestiaire basique, essentiel et universel.

Ainsi, cette ligne comme cette collection s’adresse à toute personne, quel que soit son milieu, son genre, son âge, et ses activités principales. Il faut que les vêtements soient optimisés pour tous, prenant en compte les morphologies, les envies et les utilisations (travail manuel ou de bureau, repos ou action, activité physique et/ou mentale).

De ce fait, cette ligne se compose de deux propositions de base avec un haut et un bas en feutre, assemblés de deux pièces ( avant/arrière) par le biais de “coutures naturelles” (feuilles de yucca fendues en brin et utilisées en fils). Ces bases sont soit près du corps, soit amples, ce qui permet de répondre aux préférences du porteur ainsi qu’à ses besoins de confort.

La modularité, principe fondamental de cette ligne, permet au “cons-acteur” de construire et de reconstruire son vêtement selon ses préférences, mais surtout son quotidien et son évolution dans une temporalité particulière. Chacune des pièces est pensée comme un compagnon de vie, qui peut évoluer et être personnalisé.

Les poches modulaires sont créées à la base de chute des plaques de feutres ou de poches directement formées lors du feutrage, dans un temps de création optimal, leurs assemblages se feraient grâce aux “coutures naturelles”, mais dans le cadre de ce premier geai, elles ont été cousues avec du fil coton afin de gagner du temps et de la solidité lors du stade expérimental. Ces pochettes viennent ensuite s’accrocher grâce à de la bardane, qui vient servir de velcro naturel. Ces modules ont deux fonctions principales, servir de pots pour son jardin, ainsi le “cons-acteur” peut changer de plantes selon ses envies ( nourricier/esthétique/olfactif), mais surtout selon leurs besoins naturels et temporels. Deuxièmement, les modules peuvent servir de contenant qui répondent aux problématiques des différentes activités du porteur. De ce fait, l’assemblage sera différent lors d’un travail de la terre ou de bureau, ou même d’une simple balade ou activité du quotidien.

Avec ses bases se rajoute un poncho en feutre avec des “coutures naturelles” en bambou et yucca, Cette pièce est là pour signifier le côté étanche, malléable et durable du feutre. D’un point de vue purement pratique, avec ses ouvertures sur les côtés, il est plus adapté à une utilisation lors de journées chaudes. Grâce à “Une vie, un vêtement”, le porteur est totalement libre de choisir la composition de sa panoplie. Ainsi, en partant d’une base simple, une infinité de choix vient s’ouvrir. Avec L’idée de jardin portatif, le vêtement devient vivant et une sorte de symbiose se crée, car le “cons-acteur” doit véritablement prendre soin et entretenir son vêtement afin d’avoir des échanges avec celui-ci (récupérer les fruits d’une culture), et que les plantes évoluent.

Deuxième Temps

La Nature Respire, l'Humain aussi

L’humain, en devenant “cons-acteur” doit être plus en phase avec le monde qui l’entoure, il doit conscientiser un certain nombre de faits naturels que l’on a tendance à oublier. À travers la micro ligne “La nature respire, l’humain aussi”, je fais la proposition de pièces utilisant les concepts de feutre stratifié et d’obtention de surface inspirés des techniques artisanales de la vannerie et du tissage. Utilisées dans diverses cultures à travers le monde, elles permettent d’obtenir des surfaces-panneaux plus ou moins perméables à l’humidité, au vent et au soleil. Ces panneaux sont comme des filtres, des abris-auvents permettant, une protection naturelle contre les éléments (pluie, vent, soleil) et une gestion intelligente de la thermorégulation (création de microclimats pour maintenir un confort optimal).

Le concept créatif principal de cet ensemble est la création dite DIY (do it yourself), combinée avec les principes de low et access-tech. La low-tech se traduit par technologie basse. Elle doit être utile, accessible et durable. C’est le fait de créer des technologies avec pour seules constituantes des éléments que nous possédons et que nous pouvons créer, modifier et réparer nous-mêmes. De ce concept lancé dans les années 70 en a découlé une obsession pour l’optimisation, l’autonomie et la sobriété énergétique (dans tous ses points de vue), des projets comme des appartements en plein Paris ou dans le désert du Mexique ont pu voir le jour, et donner un aspect de vie auto-suffisante intéressant. Vivant dans un monde empli de technologie, il ne faut pas non plus nier et s’opposer en tout point au progrès. L’acces-tech rentre alors en jeu (sous-catégorie de la Low-tech qui se caractérise par l’utilisation de technologies peu onéreuses, mais surtout accessibles en tout point pour l’utilisateur).

Ainsi, les pièces interactives sont gérées par un ESP 8862, un microprocesseur peu onéreux (env : 4€), 100 % modifiable ( ajout de capteurs externes par soudures) et codable depuis l’interface Arduino.

La pièce phare de cette ligne est un vêtement en feutre augmenté, stratifié et protecteur possédant une capuche qui s’active automatiquement selon des paramètres météorologiques particuliers. Dans le cas de l’expérimentation, le dispositif s’active lorsque la lumière est considérée comme trop forte, ce qui peut être dangereux (UV) pour le porteur et ses plantes. À terme, l’ouverture et la fermeture de la capuche pourront être possibles via une application portable créée sur Arduino, de plus, le capteur lumineux pourrait être échangé ou complété d’un capteur d’hygrométrie ou de température.

La seconde pièce essentielle est un tablier-jupe possédant deux grandes poches (6 et 7l) à rabats et modulaires. Cette pièce est inspirée des vêtements de l’Asie féodale, mais aussi du workwear traditionnel et fonctionnel du XX siècle (vêtement multi-poches et multi-possibilités).

Il y a dans cette ligne un parfait équilibre entre techniques artisanales et ancestrales et utilisation d’une technologie miniature et compréhensible. En se fondant sur des matériaux et des méthodes durables, elle ouvre la voie à un avenir où l’habillement devient un espace de symbiose entre l’homme et son environnement.

Troisème Temps

Écosystèmme Omniprésent

Pour retrouver une certaine autonomie et créer une sorte d’autarcie, le “cons-acteur”, doit changer de mode de vie, il doit faire de son combat son quotidien, afin de répondre à ses besoins primordiaux au travers d’un savoir être. Avec la ligne “Écosystème omniprésent”, je viens proposer une série d’accessoires portables qui reprennent les caractéristiques particulières des deux lignes précédentes.

Divisée en deux concepts principaux, cette ligne introduit des accessoires chaussants. Deux systèmes différents de semelles de sabot en chêne, qui peuvent être modifiés et augmentés selon les saisons : simples lanières en yucca pour l’été, lanières en feutre pour la mi-saison, utilisation d’éléments recouvrants en feutre pour contrer le froid et plaque de yucca vanner pour garantir une certaine étanchéité. Ces chaussants modulables sont conçus pour favoriser le contact naturel entre la voûte plantaire et la Nature qui entoure le “cons-acteur”, ainsi, une semelle intérieure en mousse peut servir à recréer la sensation que procure le fait de marcher dans une étendue d’herbe, douce et légèrement humide. Que ce soit les sabots, les claquettes (liège ardéchois et chanvre) ou les chaussons barefoot (feutre), chacun des modèles peut être personnalisé de façon presque infinie pour offrir à la fois un confort d’utilisation et une expérience sensorielle.

Le deuxième concept de cette ligne est la création de pochettes, poches et sacs interconnectés avec “Une vie, un vêtement” du fait que ceux-ci servent de poches utilitaires ou de pots floraux qui peuvent, à la guise du “cons-acteur” passer du vêtement à un élément décoratif faisant partie d’un tout dans une pièce (possibilité de ranger les différents pots sur des étagères ou meubles, créer eux aussi de manières collaboratives et durables). Ainsi, la Nature et les questionnements éco-sociétaux font partie du quotidien des acteurs de ce concept expérimental.

La pièce phare de cette ligne est le “sac de glaneur”, une sacoche constituée à 100% de feutre et consolidée par les tiges de yucca dans le fond, la fermeture et la bandoulière. Ce sac d’environ 25 litres, accompagne les “cons-acteurs” dans leur quotidien de récolte et de glanage de matériaux. Cette pièce est un des porteurs principaux de la philosophie autarcique et consciente du concept d’“Oxygène Portatif.

Ce qui distingue cette ligne, c’est sa capacité à transformer chaque élément en une extension du mode de vie du porteur et une extension d’usages. Les plantes deviennent des compagnons de vie, tantôt portées pour leurs bienfaits esthétiques ou utilitaires, tantôt intégrées dans des espaces de vie comme éléments de décoration vivantes

De plus, toutes les pocehettes sont conçus à partir des chutes des matériaux (feutre) utilisés pour les vêtements des autres lignes, garantissant un processus de création circulaire et sans gaspillage. “Écosystème omniprésent” symbolise ainsi une immersion totale dans un mode de vie éthique avec une nature omniprésente.

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OXYGÈNE PORTATIF

Manifesto

“Oxygène portatif” est une collection expérimentale, mais surtout un manifeste éducatif qui vise à questionner et faire bouger les mentalités, en revenant aux besoins primordiaux et en répondant à certaines problématiques écologiques et sociales issue de la mondialisation. Elle s’adresse donc à des personnes de tous les âges, genres et milieux. Une autre caractéristique principale est la non-capitalisation de cette collection. Ainsi l’entièreté des pièces sont vouées à être créées par tous et pour tous par le biais d’ateliers basés sur des principes de formations collaboratives et d’échange équivalent ( troque de temps, de matériaux ou de connaissances).

Cette collection s’inscrit dans l’univers des Makers, fablabs et des sociétés/communautés d’échanges.

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Semis & Optimisation des Micros-pousses

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